Comment tirer profit de la conjoncture économique en 2013?
Le 25-01-2013 à 21h31
L'année 2013 s'annonce morose en France sur le plan économique. Après la vaine pêche à la recette, vaste collecte d'argent publique (+50 Md€ sur le livre A et LDD en 2012) et recours intensif à l'impôt, le gouvernement se lance dans la chasse à la dépense. Allocations chômages, retraites, assurance maladie, financement des collectivités, statut des fonctionnaires et des intermittents, tout va passer au rouleau compresseur de la réforme afin de répondre au carcan du pacte budgétaire que l'Europe s'impose, seule, pour se désendetter.
Cela a d'ailleurs plutôt bien fonctionné sur le deuxième semestre 2012 avec des taux d'emprunts obligataires inférieurs à l'inflation et donc des taux d'intérêt réels négatifs. Ainsi, la charge de la dette a diminuée de 2,4 milliards d'euros en 2012 par rapport à la prévision effectuée l'année précédente lors de l'adoption du budget.
Les conséquences de la politique de désendettement
Néanmoins, les conséquences néfastes de cette politique risquent de remettre à mal cette stratégie en 2013. En effet, la croissance du PIB sera quasi nulle en 2013 voire en récession faute de capacité d’investissements. Pas de nouvelles dépenses d’investissement en 2012 (0% du PIB d’après Eurostat), l'indice PMI de la France (43 en Janvier) décroche de celui de l’Allemagne (53) depuis 1 mois et vient d'atteindre son niveau le plus bas depuis 4 ans.
Les entreprises continueront donc d'optimiser leur masse salariale (licenciements et embauche au rabais) maintenant le chômage à un niveau élevé et continuant de creuser le déficit de l'assurance chômage.
Selon l'Unedic, la masse salariale augmenterait seulement de 1.1% en 2013 (contre 2% en 2012) avec une destruction de 170000 emplois. On peut espérer que les créations d’emploi générées par le gouvernement ralentissent le phénomène mais les prévisions laissent penser que cela ne jouera que sur l'épaisseur du trait. Aussi les finances publiques ne s'amélioreront t'elles pas cette année, augmentant le coût d'emprunt de la France, en absolu comme en relatif puisque l'inflation sera tirée par le fond et que les autres pays de la zone euro seront progressivement revenus sur le marché de la dette. Le gouvernement sera certainement contraint de réagir en reformant plus fort et plus vite que prévu.
En outre, le soutien de la BCE, qui persiste a restreindre la création monétaire alors que les autres banques centrales (notamment la Fed et la bon) dévaluent leur monnaie et soutiennent l'activité de leur pays, conduit a maintenir l'euro a des niveaux élevés (1€=1.33$ au 23 janvier), bien au delà de son niveau d'équilibre.
Que faire dans un environnement apparemment si dégradé?
Tout d'abord, fuyez les placements sans risque (livret A, LDD, fonds euros) tant que les taux réels sont négatifs. L'immobilier? la conjoncture est a la baisse des prix et vous risquez une perte en capital. Le placement immobilier peut encore être intéressant mais seulement s'il procure une excellente rentabilité locative, encore attractive dans certaines villes.
Reste les actions, tout d'abord dans la zone Euro, privilegiez les entreprises solides qui realisent une importante partie de leur chiffre d'affaire hors zone. Enfin, les actions hors zone Euro, c'est sans doute là que les meilleures opportunités pourront etre trouvées. On comprend mieux pourquoi les capitaux européens ne cessent de quitter la zone euro depuis 4 ans (augmentation de 50% des investissements vers l'extérieur de la zone entre 2008 et 2011 d'après Eurostat).
Par : Romain Arnaud