La BCE lance un vaste plan de relance dans la zone euro

Le 22-01-2015 à 12h03
BCE QE - Quantitatif Easing

Ce jeudi, la BCE devrait annoncer un vaste plan de relance pour lutter contre la déflation au sein de la zone euro. Appelée QE pour "quantitatif easing", ce plan d'action se traduirait par le rachat massif de la dette d'Etat, à hauteur de 450 milliards d'actifs par mois pendant une durée de 12 mois. Estimé à 600 milliards d'euros, ce plan de relance pourrait être prolongé pendant une durée de 18 mois et s'élever à 900 milliards d'euros.

Objectif : lutter contre la déflation en créant de la monnaie

Conformément à ses engagements fixés dans le traité de Maastricht, la BCE souhaite maintenir l'inflation autour de 2 %. Actuellement les pays de la zone euro affichent une inflation quasi nulle voir négative et accusent une croissance molle.

En investissant massivement dans la dette d'Etat, la BCE souhaite créer de la monnaie et dévaluer l'euro par rapport aux autres monnaie. En effet, après avoir baissé son taux directeur en septembre dernier, passant de 1 % au début de l'année 2012 à 0,05 % en septembre 2014, la BCE a clairement affiché son objectif : réduire les taux d'intérêt dans les pays de la zone euro en permettant aux banques d'accéder à un financement compétitif. Cela s'est traduit par une baisse historique des taux des crédits immobiliers mais n'a pas suffi à relancer la consommation ou l'investissement dans l'immobilier.

Aujourd'hui, la BCE va plus loin dans sa politique de relance. En achetant de la dette d'Etat, elle injecte de la monnaie dans les pays de la zone euro. Sur le court terme, cela devrait contribuer à une baisse de l'euro par rapport aux autres monnaies, et de facto, à une augmentation du nombre d'exportations ; les produits français devenant plus compétitifs, et à une diminution du nombre d'importations ; les produits étrangers devenant plus chers.

L'impact sur les taux d'intérêt

Concrètement, si la BCE devient acheteur de la dette d'Etats, cela risque de favoriser la baisse des taux immobiliers. En investissant dans sa propre monnaie, la BCE devrait jouer à la baisse sur les taux d'intérêt, sans pour autant faire baisser sa propre devise.

Dans les prochains mois, les taux pourraient à nouveau baisser, et atteindre de nouveau planchers historiques. Cette baisse sera d'autant plus marquée dans des pays tels que l'Espagne, l'Italie ou encore le Portugal qui accusaient ces derniers mois une certaine pénurie de crédit. L'augmentation de la monnaie disponible devrait simplement contribuer à la baisse des taux d'intérêt, afin de relancer l'activité, l'emploi et la consommation des pays de la zone euro.

Par : Romain Arnaud